Nous sommes tous des paysans !

Publié le par Fañch Rebours

 Nous sommes tous des paysans : pour une conversion écologique et sociale de nos modes de vie.

 

    Nous sommes tous des paysans ! Ce n'est pas moi qui le dis, c'est mon dictionnaire étymologique : « paysans », « paysannes », hommes et femmes du « pays », vivant, travaillant, essayant de décider ici de nos existences individuelles et collectives, nous ne sommes bien sûr pas tous des « agriculteurs », nous ne cultivons pas tous la terre pour produire la nourriture nécessaire aux besoins de l'humanité, mais, cette terre, nous la transformons tous, à chacun de nos gestes quotidiens, à chacun de nos choix de vie (consommation, urbanisation, déplacements, etc.). Nous sommes tous responsables de son évolution, de sa pérennité ou de ses souffrances (du réchauffement climatique à la pollution de l'eau en passant - rapidement - par les algues vertes).

 

    Cette responsabilité à l'égard de la terre se double d'un devoir à l'égard de l'humanité et de sa forme élaborée : la société ou chacun devrait avoir le droit et le devoir de prendre sa place.

 

    Quand les bretons oeuvrent de plus en plus à la nécessaire révolution écologique des comportements (éco-construction, économies d'énergie, économie sociale et solidaire,...), quand les bretons réclament de plus en plus fermement une agriculture qui les nourrisse, certes, mais dont ils veulent également être fiers car elle participe de leurs racines, que font leurs principaux édiles ?

 

    Plutôt que de se disputer comme à la récré – à peine scientifiquement – sur l'origine des photos, sur le tonnage d'algues ramassées, sur la date de la dernière marée verte et sur l'effet d'image, bref d'en rajouter à l'enflure polémique qui ne contribue qu'à opposer les uns aux autres, en l'occurrence les « écolos » aux agriculteurs (comme s'ils étaient deux castes incapables de dialogue) dans le seul but d'entretenir la surenchère qui permet d'occuper le terrain médiatique et de passer à la télé en période électorale, nos élus régionaux et locaux sont attendus par la société bretonne sur le terrain de la restauration du respect mutuel.

 

    Il est grand temps de construire un système agricole plus humain, respectueux des paysans, des consommateurs et de l'environnement : aider les jeunes à s'installer, convertir les systèmes intensifs vers la production économe (bio, herbagère,...), mettre en place des circuits courts de distribution et de production de terroirs, refuser les OGM,...

  

    Cette conversion de l'agriculture sera aussi un acte de solidarité internationale par la nécessité de répondre aux besoins de nourriture de la planète. Un peu moins de production chez nous, en produisant mieux et en garantissant aux agriculteurs des prix qui leurs permettent de valoriser leurs efforts et de vivre dignement, c'est un peu plus de production « autorisée » dans les pays en voie de développement.

 

    Alors, parce que nous avons la conviction que le vivre ensemble est plus important que l'individualisme, que l'économie doit servir l'humanité plutôt que les banques et que la démocratie est l'affaire de tous, le 20 mars nous serons les citoyens-paysans que le pays mérite.

 

    C'est le printemps, osons le changement !

 

                                                                                                                                                 Fañch Rebours

                                                                                                                                                                   

Publié dans Articles de fond

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